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Arts-thérapies & maladies d'Alzheimer


La fondation Médéric Alzheimer a publié un guide pratique des Interventions Non Médicamenteuses auprès de patients atteints de la maladie d'Alzheimer et maladies apparentées : https://www.fondation-mederic-alzheimer.org/news/les-inm-une-priorite-pour-laccompagnement-la-fondation-mederic-alzheimer-enrichit-son-guide-pratique-dedie/


Ce document œuvre à la reconnaissance de notre métier d'art-thérapeute

en psycho-gériatrie (vous pouvez suivre le lien ci-dessus ou le télécharger en bas de page).


Alors qu'est-ce qu'on y trouve dans ce guide ? La définition d'une INM, une intervention non médicamenteuse. Il s’agit bien d’un programme visant un objectif de santé principal associant différentes techniques qui pourra être proposé et/ou prescrit lors d’une séquence spécifique du parcours d’une personne vivant avec la maladie d’Alzheimer.


L'art-thérapie, l'activité physique adapté, la zoo-thérapie, la danse-thérapie, le tango-thérapeutique, la musicothérapie, la réhabilitation cognitive, la sociothérapie, la thérapie par la réminiscence et par la stimulation cognitive, la méthode snoezellen font parties des INM.


Ce livret amène aussi des éléments d'observations communs, des indications thérapeutiques et permet de cibler des axes et objectifs évolutifs pour chaque patient et son projet de soin.


Les bienfaits de la pratique artistique en art-thérapie, médiation par le théâtre, aussi appelé drama-thérapie et la danse-thérapie que je pratique à l'accueil de jour Les Thermes du Verger des Balans sont recueillis dans ce guide très bien expliqué. Il est spécifié que l'art-thérapie réduit les troubles du comportements, améliore l'humeur, réduit l’agitation, l’anxiété, la dépression. La médiation théâtre ou drama-thérapie permet de diminuer l'isolement social, améliore la mémoire épisodique, la mémoire de travail, les fonctions exécutives et d'exprimer ses émotions de manière approprié. La danse-thérapie augmente les niveaux de sérotonine, une hormone du bien-être, et développe de nouvelles connexions neuronales.




Toutes ses constatations et évaluations reposent sur la médiation, ce que nous nommons objet de médiation (en art-thérapie clinique). J'aurai préféré que ce manuel pratique englobe plus largement la sphère relationnelle du patient avec le thérapeute (la pratique artistique n'étant qu'un élément d'évaluation de la prise en charge) et la vision de toutes les approches/ écoles d'art-thérapie. J'ai noté quelques éléments à lire avec recul concernant par exemple l'art-thérapie :


  • Page 22 : Les contre-indications - concernant le stade sévère de la maladie pour avoir travailler en MAS avec des personnes polyhandicapées, cela dépend de la disponibilité et de l'humeur du patient mais tout est relativement possible du moment que le patient entre en relation et que l'indication soit juste pour lui. Même avec des troubles du comportement (effectivement avec un état stabilisé), le patient peut participer à un atelier d'arts-thérapies. Justement, la médiation est un support pour la communication non verbale. De nombreux EHPAD proposent les art-thérapies dans les unités fermées Alzheimer. En séance individuelle et avec le besoin d'être en relation du patient, il n'y a pas de contre-indications dû au stade sévère de la maladie. En art-thérapie, le symptôme est signifiant, nous allons le rencontrer. A l'accueil de jour, je vois beaucoup de patients au stade sévère et aphasique qui doivent partir en EPHAD, la prise en charge en art-thérapie pourrait être poursuivi aisément.


  • Page 22 : Déroulement des séances : Le nombre de participants ne correspond pas du tout à la réalité du terrain. J'accueille 2 à 3 patients qui ont un stade léger à moyen de la maladie.

    Le déroulement des séances décrit ressemble à un cours d'art ou l'on présente des artistes ''à la manière de''. Cela peut arriver si un patient a besoin d'aller vers un style ou un artiste qu'il aime. Depuis 10 ans, je n'ai jamais proposé de tels consignes. Celles ci ressemblent à un atelier d'art ou un cours d'art plastiques (j'ai été plasticienne intervenante et professeur d'art plastiques en collège). Notre travail est de s'adapter et de chercher avec le patient quelle est la route que nous emprunterons.


  • Page 22 : "Un soignant proposant un atelier d'art à des fins de soin" n'est pas de l'art-thérapie... Ce sera donc un soignant animant un atelier d'art, mais une formation est nécessaire. Point. (p22)


  • Page 23. "Il est en outre recommandé de partager l’œuvre d’art avec

    les membres de la famille pour favoriser la communication." Si l'on suit le code de déontologie du SFAT (Syndicat français des art-thérapeutes), c'est bien le patient et l'art-thérapeute qui décident à qui sera destiné ses créations, et in fine surtout le patient lui-même. Beaucoup de patientes dont j'ai la prise en charge ne souhaitent pas montrer à leurs maris ce qu'elle créent. Cela concerne leur espace d'expression qui est confidentiel. La destination de ses productions relève de la propriété intellectuelle et doit dont être protégées.


Art-thérapie Dordogne

Pour terminer, ce livret est un superbe outil :) malgré mes quelques critiques concernant quelques points, je pense que nous pouvons vraiment nous appuyer sur les processus impliqués dans chaque outil et les éléments d'évaluations afin d'enrichir nos pratiques (et de sortir la tête du guidon).


Bel été à vous tous,


Mélodie Lutton



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