top of page

L'émotion esthétique

CONCEPT CLÉ


«  J’ai envie que le spectateur ait le sentiment d’être dedans, qu’il ait comme moi j’ai eu, l’émotion forte du Rocher, d’eau qui coule, de mousse, d’épines etc… J’ai envie que le type qui regarde mon paysage se dise : là, je suis dedans là, je suis avec, je participe. » Paul Rebeyrolle.


J’ai découvert le travail de Paul REBEYROLLE à Eymoutiers. J’ai ressenti des sensations très vives pendant l’exposition. Et encore maintenant, je suis dedans. Je suis rentrée dedans, j’ai fusionné AVEC. Subjuguée par sa peinture, ses couches de matières et son engagement féroce, j’ai ressenti une ÉMOTION ESTHÉTIQUE.


La première fois que je vois le spectacle May be de Maguy Marin, je pleure. J’adore. Je l'ai vu trois fois, les deux dernières, je n'ai pas du tout ressenti cela. Les mots sont difficiles à trouver pour exprimer cette sensation de surprise et de plaisir.


Lorsque je réalise une peinture, il m’est déjà arrivé (certes rarement) de ressentir cette émotion de joie intense et « de jouissance esthétique »*.


Un concept primordiale dont j’ai beaucoup entendu parler pendant mes études à l'université Paris V :


« Lors de ces moments uniques, le sujet découvre la beauté d’une œuvre d’art, d’une création ou d’une simple phrase qui fait résonner en lui une vérité pleine de sens. Cette vérité est profondément intime et en même temps universelle : elle relie le sujet à l’essence de son Être, à ses racines d’ancrage dans le monde et le Cosmos. Le moment d’émotion esthétique est unique et absolu, mais essentiel. »


L’art-thérapeute peut ressentir l’émotion esthétique d’une création d’un patient/client. Cela engendre forcément des réajustements relationnels au niveau transferts/contre transferts et de garder une posture de neutralité bienveillante. Tenir le cadre. Peut-être partager cette émotion, la nommer, la verbaliser. Peut-être avancer sans rester dans l'extase, celle-ci pourrait-elle biaiser voir aveugler notre vision ?


L'émotion esthétique évoque la notion de beauté, si singulière à chacun. Je ne cesse de partager ma vision de la déconstruction de la beauté dans mes ateliers. Les personnes (sans culture artistique spécifique) ont été habitués à considérer la beauté comme forcément académique, réaliste et représentative de la réalité. L'émotion esthétique nous parle, nous traverse le corps sans crier gare. Elle n'a rien à voir avec la technicité d'une œuvre.


*Extrait de L’émotion esthétique : art et thérapie

* Miroslava Nikolova, Édith Lecourt, Sophie Couchoud

* Dans Adolescence 2016/1 (T. 34 n°1), pages 139 à 150





Paul Rebeyrolle

コメント


bottom of page